3eme:historique_chronophotographie

L'invention de la chronophotographie en 1878 revient au Britannique Eadweard Muybridge. Photographe célèbre, notamment par ses négatifs de paysages sauvages peu connus du public américain, Muybridge s’intéresse aux affirmations controversées d’Étienne-Jules Marey. Le chercheur français est en effet persuadé, de par ses observations multiples, que le cheval au galop n’a jamais les quatre fers en l’air au cours des phases d’extension, ainsi que les artistes le représentent depuis des siècles (comme ce portrait du prince Esterházy), mais qu’il conserve au moins un pied en contact avec le sol. Les milieux scientifiques réfutent cette conviction de Marey.

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Le milliardaire américain Leland Stanford, grand amateur de sports équestres et lui-même propriétaire de purs-sangs , offre à Muybridge les moyens financiers pour prouver, photographies à l’appui, que Marey a raison. Également joueur, Stanford a parié gros sur le résultat de cette expérience.

Le dispositif est à première vue très simple : Muybridge veut aligner douze chambres photographiques, voire le double, sur le côté d'une piste où doit s’élancer le cheval au galop. Des ficelles sont tendues perpendiculairement à la trajectoire de la course. « C’est le cheval lui-même qui déclenche successivement les obturateurs en entraînant par son poitrail des ficelles liées aux appareils. Il est arrivé que le cheval emporte avec lui la batterie des précieuses chambres noires, les démolissant, elles et leurs clichés. » En vérité, la mise au point est laborieuse et prend six ans, de 1872 à 1878, mobilisant plusieurs des purs-sangs de Stanford. En effet, les ficelles doivent déclencher à distance l’ouverture de ce qui sert à l’époque d’obturateur, tout en se déconnectant pour éviter l’arrachement. Autre difficulté : chaque poste photographique est confié à un opérateur muni d’un petit laboratoire individuel qui lui permet, juste avant l’expérience, d’enduire de collodion humide, au temps de pose rapide, la plaque de verre qu’il charge prestement dans la chambre. L’expérience peut alors se dérouler.

Enfin, en 1878, Eadweard Muybridge réussit, démontrant que le cheval au galop ne quitte complètement le sol que lorsque ses postérieures et ses antérieures se rassemblent sous lui (vignettes 2 et 3). Dans ses positions en extension (vignettes 1 et de 4 à 11), il conserve toujours un ou deux pieds en contact avec le sol.

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  • Dernière modification : 2020/07/24 03:30
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